lundi 30 juillet 2007

Propylée de glace (6)

Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel


6.
Mes mots facilitent le passage des
terreurs nocturnes. Ils présentent
le symptôme au bourreau, la raison
aux barreaux, l'esclave au bureau.

L'électricité torve troue le sang.

Mes mots pistent un succès concret
dans le vase de l'expansion civile
de la culture des crucifères. Tout
absolu a liquéfié sa permanence. A
mesure que le grain enfle, la peur
pourrit dans la terre empurinée de
ma nativité ancillaire. J'éructe à
contre-courant et le vent me rabat
l'immondice entre les cuisses, sur
la bavette de mon caleçon de coton
gris. Un véritable orgasme au sein
du brouillard, au ralenti des pots
d'échappement. Les explorateurs de
la fourche fémorale se battent sur
le front des odeurs, s'acharnent à
dynamiter la marmelade exotérique.

L'humanité est une histoire close,
un musée arachnoïde. Les convertis
minables l'ont voulue ainsi. L'eau
bouillante soulève le couvercle de
ma lessiveuse. Là-dessous, dans la
bienveillance bleutée du savonnage
salivaire, mes sous-vêtements vont
se tordre, se sanctifier, tribades
noyées de vapeur. Noli me tangere.

à suivre...

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vendredi 27 juillet 2007

Poème express : Radio

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mercredi 25 juillet 2007

Propylée de glace (5)

Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel
5.
La marche pesante d'un lourd bovin
écorché par l'acier glacé retentit
onctueusement dans la chapelle des
crânes déçus. Qui peut compter sur
la générosité de la société ? Quel
désir engendrera sa tolérance ? De
quelle console dirige t-on le vide
béant qui engloutit les dents, les
poils, la peau, l'urine et le sang
des prostituées obèses lorsque les
moiteurs citadines ont altéré leur
identité sociale ? La célébrité se
négocie dans les berlingots pleins
de shampooing à la devanture naïve
d'un libraire. Les chimpanzés sont
payés pour enquêter sur la mort de
la pensée occidentale. Qui parle ?

La bonne vieille ironie se goberge
dans les salles d'attente du monde
cathodique. Le jugement sera rendu
sur les bords d'un lavabo émaillé,
parmi les caillots rosés ramoneurs
d'un oesophage ascensionnel, huilé
par les frites à moitié mastiquées
et le muscle de bovidé pré-digéré
,
alors que les trompettes dernières
ne sonneront que pour ajouter leur
alarme aux battements sourds de ma
tête chercheuse. La cruauté de ces
artifices ne devrait pas faire cas
de cette mystification universelle
et illusoire. L'oreille collée aux
vitres, je respire l'odeur oxalée,
je renifle le lait euphorbien, lui
tend l'irréalité de mon désir. Tel
principe de la cécité intérieure y
obéit au prorata des navets d'ivre
dans la soupe de l'immortalité. Je
ne tiens pas à laver itérativement
le cul de la bêtise, la crue de la
maîtrise, le brou de la noire face
sur le suaire de coton synthétique
sans repassage. Éthique sainte sur
l'enceinte étique de mon péritoine
distendu par la lipidité sexuelle.
à suivre...

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mardi 24 juillet 2007

Poème express : Transports

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jeudi 19 juillet 2007

Propylée de glace (4)

Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel

4.
L'absorption de toute la force née
du travail de la population adulte
est la limite supérieure naturelle
de l'exploitation du sol
alors que
la satisfaction des besoins-navets
de la consommation selon l'échelle
de l'hygiène normale devrait avoir
l'intention de rejoindre la limite
inférieure. Les percussionnistes à
peau
ne falsifient presque pas les
chemins qui mènent à la compassion
larmoyante. Partout les décisions,
les trains, les armes blanches, la
vertu se prennent par la tête. Les
gens de problèmes envahissent vite
la page. Ils mûrissent la trahison
et la perfidie. Leur intelligence,
leurs aspirations sont opaques car
la convivialité suppose que l'on a
opéré l'industrie du mieux. Ce fut
à Delft, en l'année 1677, qu'un M.
Antonie Van Leeuwenhoek admira sur
une plaque de microscope, pour une
première fois dans ce monde un jet
de spermatozoïdes humains. Ceci ne
peut être mis en doute. La vision,
inattendue de cet échafaudage, lui
fit gonfler le ballon du savoir et
entraîna un saut qualitatif du vif
alors que le hasard perdait son dû
et sa faculté d'amener la chute de
l'arbre du rien et du râle. Aucune
oeuvre d'art ne pourrait à compter
de cet instant soutenir la maladie
de la destruction. Les oeufs suent
dans la machinerie formidable d'un
labyrinthe lumineux. L'homme isole
son corps dans la jeunesse glabre.
à suivre...

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mercredi 18 juillet 2007

Poème express : Voyage

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mardi 17 juillet 2007

Propylée de glace (3)

Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel

3.

L'experte du gros orteil pousse du
pied l'alcoolique romantique qui a
confondu la conscription et l'aube
aux phalanges meurtries
. L'écho du
halètement physiologique se répand
dans les canaux télépathiques. Une
ballerine décalquée dans le vinyle
se prend les pieds dans les tas de
fariboles postmodernes déposées là
par un éboueur conservateur. Or, à
pied des poteaux téléphoniques, je
tends l'oreille et les muscles par
dédain de saisir la difficulté des
notations guerrières. Par delà les
vagues gouvernementales : amours à
connaître, travail de la destinée,
connaissance des sources vitales y
borborygmant la souffrance, je fus
la victime pascale aux mains sales
de ces jours
pendant lesquels leur
impureté me valut l'étroite parade
de la bêtise placide. L'impureté a
pris ventre au verso des cartes de
géographie
recyclées dans les murs
masqués du palais temporel. Le cri
victorieux de l'écriture me pompa,
me déchira, me phagocyta. L'espace
périodique entraîna mes soupirs au
ciel de lit documentaire, balbutia
mes confettis au front fantastique
du temple ongulaire, régurgita mes
assemblages d'ordures dans le noir
bassin de la décantation finale et
parfumée. L'homme au sapin blanchi
éparpille ses aiguillées opiacées,
popularise ses fèces fouettées par
la pluie nucléaire. Les métronomes
souterrains rythment l'érosion des
blancheurs callipyges. C'est ainsi
et c'est un si vieux jugement dans
les circonvolutions cérébrales que
les chaînes axonales en deviennent
dendrophages pour la jouissance du
dactylographe au clavier à traiter
les ordonnances du contrôle fatal.
à suivre...

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lundi 16 juillet 2007

Poème express : Mélange

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samedi 14 juillet 2007

Propylée de glace (2)

Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel
2.

Pour mon premier voyage à Paris, à
califourchon sur la chaise, esprit
altéré, j'eus quelque difficulté à
reconnaître mes absences. Sans les
prévenances de l'intendance bottée
et porcine qui officiait, ignoble,
dans l'abattoir marécageux, je les
aurais irrévocablement oubliées au
long des caillebotis sanglants sur
lesquels les bottes luisantes d'un
boucher traçaient des empreintes à
relever la glotte. Mes biographies
furent donc rédigées par un dément
assoiffé d'estime artistique alors
qu'il était incapable d'assurer la
subsistance de sa femme et de dire
la palette violente de l'ergastule
dans lequel le crédit me forçait à
contempler des merveilles funèbres
à force d'érubescence ophtalmique.

Voici la lumière médicale qui bave
avec attendrissement dans l'ignare
espace de la rectitude totalisante
et toxique. Au seuil de l'hôpital,
au porche de l'étable, aux entrées
des supermarchés de la fibre rose,
les envoyés spéciaux piétinent car
les bas morceaux sont conservés là
l'oeil humain est inutilisable.
à suivre...

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vendredi 13 juillet 2007

Poème express : Oppression

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jeudi 12 juillet 2007

Propylée de glace (1)

Propylée de glace
feuilleton de l’été pourri
par Lucien Suel

1.
Quand je plonge les yeux dans ceux
du ciel, je ne pense jamais à huer
la théière du jardin synthétique à
découvert sur le sable dada encagé
dans la presse. Les damnés boivent
l'apéro au Ministère de la Vérité.

L'emballage n'est plus ma tasse de
lait depuis mon retour de la route
étoilée. Les mailles filées de mes
auto-collants
ont achevé l'espoir.

Dans les dictionnaires, les germes
infectieux se jouent des sonates à
répétition en blasphémant la grâce
des photocopieuses. Des tampons se
dessèchent sur les murs sacrifiés.

L'astrologue déchiffre l'avenir de
la poésie dans les boyaux d'un rat
monstrueux écrabouillé dans l'onde
sale du caniveau, putréfié dans sa
fourrure crémeuse. Marchand du Sel
reçut le faire-part de ma venue en
ce monde alors qu'il se coupait la
chevelure en star anthologique
. Le
calendrier des fêtes votives était
un ready-made dédié à la pipelette
paléolithique. Je suis donc né, et
cette année-là, Kurt Schwitters me
précéda dans le sous-sol européen.
à suivre...

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lundi 9 juillet 2007

Silo (42) Joseph Delteil

Chaque tranchée est un sillon, et chaque sape un silo. p 93
Joseph Delteil, Les poilus, Les Cahiers rouges, Grasset, 1987.

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jeudi 5 juillet 2007

Nanos Valaoritis

Nanos Valaoritis est né en 1921. Il vit aujourd'hui en Californie. Je suis entré en contact avec lui en 1977 par l’intermédiaire de Claude Pélieu et j’ai traduit plusieurs de ses poèmes.
En voici quatre qui furent publiés en avril 1978 dans le n° 8 de Starscrewer.

L'ÂGE DU NIRVANA

Mes pieds sont collés à la terre
Ma tête brûle continuellement
Mes yeux sont en verre
Mon corps est transparent
Tout le monde peut lire mes pensées
Tous ceux qui savent lire un journal
Peuvent lire mes pensées comme un secret dévoilé
Peuvent visiter la chambre secrète
Où ma Vénus est couchée prisonnière dans sa peau
Tout le monde peut faire parade de son savoir
Et apporter des modifications importantes
A ce poème

Tout le monde
Tous ceux qui ont un coeur
Et trois pieds
Et une plume et du papier
Tous ceux dont les orteils brillent dans le noir
Et qui souhaitent encore une fois devenir opaques
Peuvent être ce floconneux nuage blanc
Flottant sur mon esprit hébété


DANS DE BEAUX DRAPS

Avec une magnanimité mélodramatique
Ils me concédèrent l'usage de mes dents
Pour que je puisse répandre la terreur dans ce voisinage
de désirs putréfiés:
Plusieurs choses arrivent en même temps
Quelqu'un d'humeur perverse renversa le gouvernement par
la force
Quelqu'un d'autre s'endormit sur un oreiller d'espérances
Trois personnes se suicidèrent par la pensée:
On me tire par les pieds jusqu'au bord de la terrasse
On menace de me jeter de l'autre côté de la rue
là où ma mère attend avec un drap tendu
L'homme qui se penche vers moi est une version grimaçante
de moi-même
En costume bleu et chemise à col ouvert
- On va tout de suite t'envoyer dans un couvent, dit-il,
de toutes façons tu ne vaux rien d'autre
Espèce de fillette... Ils m'enveloppent dans une feuille
de plastique
Et ils commencent à me balancer... Un... Deux... Trois... je
m'envole dans l'espace
Dans l'intervalle quelqu'un se plaint auprès de la compagnie
du téléphone parce qu'on lui a imputé des appels
qu'il n'a jamais effectués
L'opératrice lui offre son traitement si c'est ce qu'il veut
Autrement pourquoi ne pas se donner rendez-vous Samedi...
Le chauffeur d'une Sedan noire enlève une dactylo au siège
de la Compagnie Pétrolière
On entend ses hurlements depuis la terrasse d'un appartement
au cinquième où des architectes donnent une
réception
Ils inclinent la tête en échangeant des regards lourds de sens
Mais aucun ne daigne se pencher au balcon pour voir ce qui se
passe
La sonnette retentit : Un type avec une livrée de chauffeur en
cuir noir
Apporte un colis enveloppé dans un drap
- Les vieux vêtements de Madame chuchote-t-il en lançant une
oeillade à la domestique
Qui suffoque sous le poids du colis
Vous avez sans doute deviné que mon cadavre se trouve dedans
- Avec les félicitations du gouvernement dit un personnage en
tendant une boisson verte à l'hôte
Qui est en proie à une frousse bleue...
On me roule au bord du garde-fou pour me rejeter dans la rue
Cette fois j'atterris sur le traitement de l'opératrice
Qui pense que je vais lui voler son argent
Ou l'envoyer dans un couvent à cause de ce rendez-vous oublié
avec moi
Le type qui se plaignait l'autre soir à la compagnie du téléphone au sujet du drap de sa mère


JE SUIS
Grec avec tes voyelles ouvertes
Italien avec ton anus ravissant
Egyptien avec ton pubis délicat
Assyrien avec tes nuages amoncelés
Indien avec ton oiseau de la foudre
Syrien avec tes soupirs cruels
Espagnol avec ta blessure insensée
Juif avec tes nombres cachés
Irlandais avec tes mains de fée
Anglais avec tes serments solennels
Français avec tes appétits frénétiques
Allemand avec tes espoirs détruits
Russe avec ton admiration
Suédois avec ton sexe danois
Autrichien avec Von Stroheim
Africain pour des idées plus noires
Chilien pour la sensualité
Haïtien pour ton ego aérien
Polonais avec mes frayeurs continues
Tartare avec tes jambes ouvertes
Birman avec tes poils touffus
Hindou avec la maîtrise de ton souffle


DECLARATION D'IMPORTANCE
Ceci n'est pas un discours messieurs
C'est une allocution
C'est une allocution à propos de rien de spécial
A propos de la valeur relative de certaines choses
A propos de tout ce qui se transforme en obstacle
Mes plus fortes pensées à ce sujet
A propos d'un jour noir portant des gants blancs
Pénétrant dans la chambre à coucher
A propos de l'aube se levant
Pour rencontrer le jour invisible
Avec un collier de larmes de crocodiles
Au-dessus des perles vertes de ses seins
Non ceci n'est pas une allocution messieurs
C'est un discours
A propos de rien de spécial
A propos de la valeur relative de certaines choses
A propos de tout ce qui se transforme en obstacle
Mes plus fortes pensées à ce sujet.

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lundi 2 juillet 2007

En vrac

Mon poème "Table rase" écrit à partir de la liquidation de l'aciérie d'Isbergues vient d'être publié pour la troisième fois sur le net. Cette fois, sur le blog de Léon Cobra. Il l'avait été d'abord dans Le Magazine de l'homme moderne, puis sur le site de Kitusai, mon ancien et tout premier hébergeur.

Très récemment, mon ami Nicolas Bokov a mis en ligne sur YouTube une lecture de mon poème "Coursiers de Mammon". Depuis il a traduit le poème. C'est la première fois qu'un de mes poèmes est traduit en russe.
Nous étions ensemble dimanche dernier au Mont Noir à la Villa Yourcenar. Reportage commenté de la rencontre par Nicolas Bokov sur son blog "Nouvelles und News".

Mardi 10 juillet, de huit heures à minuit,Patrick Devresse et moi, serons présents au festival de Dour (festival des trois terrils) pour y présenter sous tente une partie de notre exposition "Les terrils, ombre et clarté".

Sombre ducasse, mon premier livre, publié en 1988, sera réédité prochainement aux éditions Le Mort qui trompe. Sortie prévue en septembre 2007.

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